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La peine m'envahit régulièrement ces derniers temps et je me sens en décalage par rapport à mes amis.

Je suis la seule à avoir des parents malades, et une mère chez qui la raison s'en va.

Je suis pleine de douceur envers ma mère. Elle a été ce qu'elle a été comme maman. Dans son monde. 

Et je ne veux pas avoir d'animosité aujourd'hui parce qu'elle n'a pas toujours été celle dont j'avais besoin.

Je vois toute sa fragilité et je vois ce fil qui la maintient encore parmi nous, si fin, qui craquera bientot.

Je tente de la garder parmi nous, qu'elle profite, que ses petits enfants profite...

Je ressors un album photo... Je la coiffe, lui mets du vernis, elle qui adorait ça.. 

Aujourd'hui, je l'ai lavé, habillé. Ma fille l'a maquillé, coiffé. Et puis la pris en photo, avec un filtre.

Elle lui a montré sa photo, sans savoir qu'il y avait un filtre qui la rajeunissait un peu, et a dit "je trouve que je suis pas trop mal pour mon âge". C était drole.

Quand je l'ai lavé, elle a eu cette lueur d'esprit de me dire que les enfants (les miens) ne devraient pas assister à ce qu'elle leur montre, qu'elle trouvait sa triste qu'ils la voient ainsi, vraiment diminuée.

Je me sens chanceuse de vivre tous ces instants, même si c'est triste évidemment.

Border sa mère, c'est un moment 'un douceur indescriptible.