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condensé
3 avril 2023

Mon père

Il m'est très difficile de parler de mon père.

Difficile car je ne le connais pas vraiment bien, et j'oscille entre ce que je vois et ressens, et ce que j'aimerai qu'il soit.

 

Enfant, il a été totalement absent. Partant tot de la maison, rentrant tard.  

Pas vraiment intéressé par ses enfants, ou alors, je ne m'en souviens pas. Ou trop fatigué peut etre.

J'avais un sacré caractère et je crois que j'insupportais pas mal mon père avec mes caprices, mes cris, et mon coté ultra têtue.

Par contre, le week end, ils nous emmenaient faire du vélo. Et ça, c'était quelque chose.....

Si je n'avais pas eu peur de mon père, jamais je n'aurai grimpé toutes ses cotes, fait ses longues heures à vive allure.  On roulait... roulait.... Parfois je chutais. Je me relevais, sans larmes. Une petite dure, telle que je peux etre aujourd hui. Parce qu il ne nous laissait pas le choix. Mais ça m'a servi.

Egalement, nous allions à la messe chaque dimanche = chiant puissance 1000 ! Mais comme j'étais obligée, il fallait bien que je trouve un bon coté à cette corvée. Ca m a servi aussi, à toujours voir le bon coté des choses. Dans le cas de ces matinées dominicales, j'étais contente de retrouver des copains et des copines avec qui on rigolait doucement, j'étais toujours au 1er rang avec les enfants, et puis petite tradition du dimanche, mon père me donnait une pièce que je donnais à celui qui mendiait à la sortie de l'église. J etais contente de ce geste. Ca m'a appris à être heureuse de donner et à sourire à ceux qu'on ne regarde pas/plus.

Mon père nous a appris completement l'oubli de soi. Il fallait exister pour les autres, le don de soi... Mon père était un super méga croyant, mais pas vraiment sympa avec nous, puisqu'ils nous ignoraient royalement. Enfin je le voyais ainsi. Pas de questions sur l'école, le futur. Pas d interrogations sur nos gouts littéraires, musicaux, culturels. Rien. Pas de père present aux compét sportives ou spectacles de fin d'année (sauf scolaires, où ma mère le forcait).

Je suis persuadée qu il me voit toujours comme cette petite peste que j'étais, mais qu 'il est incapable de savoir quoique ce soit sur moi au niveau de mes gouts.

 

Adolescente, toujours aussi invisible. Il n y avait plus de vélo ni de messe. Rien. Le vide. Aucun souvenir.

Et pourtant, je le craignais, et si je pouvais éviter de lui parler, c etait mieux.

Il parlait peu, donc forcement, dès qu il parlait, on etait bouche bée !

A coté de ca, c etait un homme adorable avec autrui. Incroyable...

Et hyper serviable avec mes cousins et cousines qui adoraient leur tonton chéri !

Avec nous, que dalle.

A la dur !

 

Adulte, il n'a pas été présent pour moi quand j'en ai eu besoin, et particulièrement quand ma fille est tombée malade.

Je n'ai aucune aide, ni par sa présence, ni financière, ni matérielle, ni logistique (nous aider avec notre fils et l'école quand j'étais à l'hopital et que le papa des enfants travaillait, etc...).

Je ne connais AUCUN père aussi distant que le mien.

Je n'ai aucun souvenir d'une conversation en tête à tête me demandant si j'étais heureuse, si j'avais besoin d'aide. Aucun geste d'amour, aucune attention. 

 

Et pourtant il aurait pu énormement m'apporter, car il est super méga instruit et ne cesse de se cultiver. Son côté "taiseux" fait de lui un homme qui analyse tout.

C'est aussi un grand père gentil qui s'intéresse à ses petits enfants. Il leur parle, regarde ce qu'ils font, est vite épaté.

 

Aujourd hui, c'est aussi un homme agé qui parle. Je sais qu'il a des regrets car il a des discours qui ne sont faits que pour le rassurer.

J'écoute, j'entends, mais au fond de moi, je sais que si je suis si mal dans ma peau et dans ma vie, c'est en partie par ce gros manque. Avoir un père. Et malheureusement, ça restera pour toujours :(

Ma mère, même si elle etait particulière et un peu loufoque aussi, elle était là. Lui, jamais.

Meme regarder un fim avec mon père, je ne m'en souviens pas !

 

Ah mais j'oublie et ca me revient en mémoire en écrivant... Il n etait pas si invisible que ça, car il était ultra méga sévère aussi. Pas trop le droit de sortir le soir par exemple ou de dormir chez une copine :( Parfois il était d accord, parfois non, et parfois juste pas au courant que je n'étais pas là.

Mais comme j'étais une maline, je suis beaucoup sortie jeune. Et il appréciait une de mes amies qui savait complètement se le mettre dans la poche. On en rigolait souvent. Il suffisait juste qu elle lui parle de ses notes en maths, et il ne voyait que par elle. Pourtant, c est avec elle que j'ai fait mes plus grosses bêtises aussi, et elle était loin d'être une sainte.

 

Je ne reste pas très à l'aise avec mon père. Par la force des choses, il m'arrive de me retrouver en tête à tête avec lui et je fais sa connaissance. C'est dommage.

Il m'a dit dernierement que c'était une épreuve que d'avoir son enfant malade. Sans me dire directement que cela avait du etre très dur pour moi. Mais j'ai compris le message.

Egalement m'a dit que je travaillais beaucoup, que j'élevais bien mes enfants, et que je cuisinais si bien ! Il ne pensait pas à ce point. Compliment ou pas... je redis, c'est dommage. Car je n'ai plus besoin de ça pour "grandir". je suis deja grande, élevée et penser à tout ce gachis me peine énormement en fait.

Il me demande toujours comment va mon ex, qu il appréciait beaucoup (on se demande pourquoi mais bon...) et ne me demande pas si j'ai refait ma vie, comme si c'était normal d etre seule en fait.

 

Prochain post : mon ex !

 

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